Outre-fables

Il me plait de croire, puisque personne ne le saura jamais, que si La Fontaine m'avait lu, il m'aurait adoré

La ferme des animaux


D’après Orwell. De l’homme au cochon, du cochon à l’homme…

Un jour, un vieux cochon, dit Sage l’Ancien,
Pria vache, pigeon, chat, mouton, canard, chien,
Animal domestique, animal d’élevage,
De s’unir pour enfin sortir de l’esclavage.

La révolte aboutit, le fermier fut chassé,
Et le pouvoir vacant put être remplacé ;
Sage, le bien nommé, s’adjugea la timbale,
Promettant pour chacun une vie idéale.

Combien fragiles sont les vœux d’égalité !
Combien dévorante est la soif d’autorité !
À peine eut-on le temps de goûter la victoire,
Que déjà les cochons formaient un Directoire.
À peine ce dernier s’était-il déployé,
Que déjà l’idéal se trouvait dévoyé.
Animal domestique, animal d’élevage,
Chacun fut à nouveau réduit à l’esclavage,
Et sommé de bâtir, en symbole d’espoir,
Un grand moulin à vent pour rêver du Grand Soir.

Au lieu de le bâtir, la troupe de la ferme
Se battit contre lui sans le mener à terme.
Tant de rêves pour rien, aussi tant de sueur,
Pour avoir simplement changé de dictateur.

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Cette entrée a été publiée le 20 octobre 2020 par dans Animaux, et est taguée .