Il me plait de croire, puisque personne ne le saura jamais, que si La Fontaine m'avait lu, il m'aurait adoré
La liberté de la presse ne s’use que lorsque l’on ne s’en sert pas.
Suivant à contrecœur les sillons de sa troupe, Un canard marginal tortillait de la croupe, Et d’un rictus en coin retenait un soupir Quand le chef leur sommait de “bien rester groupir”. Dans cet ordre établi de la pensée unique, Vilain petit d’entre eux, le canard satirique Faisait un contre écho dans son nasillement À celui proféré par le commandement. Ce dernier exerçant son pouvoir de censure Enchaîna le premier au poteau de torture, Et lui cloua le bec pour offrir en leçon À qui voudrait agir de la même façon. Au bord de l’eau, magret ses fers, le palmipède, Pour pouvoir cancaner découvrit un remède ; De par la gestuelle inventant un ballet Dont les pas suggéraient le mime d’un pamphlet. Par la suite, on le vit jouer la parodie, Dans sa danse, toujours, la boutade hardie, Si bien que le public se fit plus abondant Et se plia bien moins aux “coins” du commandant. Ainsi donc les excès de la caricature Surent diminuer ceux de la dictature.